Plusieurs manifestations en faveur du climat ont eu lieu en ce début d’année. Au-delà de l’effet temporaire de ces démonstrations, j’ai la sérieuse impression qu’une vague de fond en faveur d’un réel changement dans notre approche de la protection du climat est en-cours. Ce que nombre de politiciens sous la Coupole Fédérale ne semblent pas avoir réellement compris. Et il s’en trouve encore et toujours à clamer qu’il n’y a pas d’urgence… malgré l’évidence scientifique!
Une association non partisane (hors parti) s’est formée en août 2018 pour le lancement d’une initiative, la désormais fameuse « Initiative des Glaciers« . La fonte de nos glaciers est un signal d’alarme: on constate que la Suisse subit un réchauffement deux plus important que d’autres parties du globe…
L’Initiative des Glaciers exige notamment que nous n’émettions plus un seul gaz à effet de serre d’ici 2050, ou du moins, que nous captions toute émission. L’idée est d’atteindre une émission nette de zéro émission. Et d’ancrer les objectifs de l’accord de Paris sur le climat dans la Constitution (mais pourquoi ne pas aller encore plus loin?) et à mettre la Suisse sur la voie de la protection du climat.
2050, cela peut paraitre loin, mais… c’est demain. Et il y a urgence à agir!
Ensemble, nous devons tout tenter pour arrêter le réchauffement climatique, sinon nos moyens de subsistance subiront des dommages irréversibles.
Au lieu de descendre dans la rue manifester, je me suis mis à récolter des signatures… car il est bien connu que les petits ruisseaux forment les grandes rivières! Donc si vous désirez agir mais ne savez pas par où commencer, deux solutions:
- vous signez directement en ligne (mais vous devez ensuite imprimer et envoyer par La Poste)
- ou encore mieux: vous imprimez des formulaires de collecte de signatures ou commandez des cartons de signatures, signez et faites signer votre entourage…
L’initiative a déjà été signée plus de 60’000 fois… avec un but minimal de 100’000 pour être recevable. Mais pourquoi ne pas atteindre les 500’000, ou le million? Et ainsi démontrer au monde politique qu’il faut agir, maintenant!
L’Initiative pour les Glaciers, en bref:
Qu’exige l’initiative pour les glaciers?
Les émissions nettes de gaz à effet de serre doivent être réduites à zéro au plus tard jusqu‘en 2050. Par conséquent, les combustibles et carburants fossiles ne seront plus autorisés à partir de 2050.
Que signifie « zéro net »?
Certaines émissions de gaz à effet de serre ne peuvent être totalement évitées. Il existe cependant des « puits à gaz » qui extraient le gaz à effet de serre de l‘atmosphère – par exemple les forêts qui poussent, mais aussi les méthodes techniques d‘extraction du CO2 dans l‘atmosphère. « zéro net » signifie que les émissions engendrées ne seront pas supérieures aux émissions de gaz à effet de serre que ces puits retirent de l‘atmosphère.
Est-ce une exigence radicale?
Si la Suisse met en œuvre l‘initiative pour les glaciers, elle ne fera que ce qu‘elle est tenue de faire par la ratification de l’accord de Paris de 2015. D‘autres pays ont déjà fixé des objectifs similaires: la loi suédoise exige que les émissions nettes soient nulles d‘ici 2045, la Finlande veut réduire ses émissions bien en dessous de zéro d‘ici à 2040. En 2018, la Commission européenne a déclaré son intention de devenir neutre en gaz à effet de serre d‘ici à 2050.
Comment cela devra-t-il être mis en œuvre?
L‘initiative pour les glaciers est une initiative cible. Elle exige une politique technologique active, mais confie le choix des instruments à la législation. Parmi les réglementations possibles figurent la compatibilité climatique des nouvelles installations et infrastructures, les taxes d‘incitation, les limites quantitatives, les normes d‘efficience et les ajustements dans des domaines tels que la politique énergétique, la politique agricole et l‘aménagement du territoire.
À l’avenir, d’où proviendra notre énergie?
Le potentiel des énergies renouvelables est considérable. Toutefois, les capacités doivent être développées. Ce ne sera pas un jeu d‘enfant. Mais plus vite nous commencerons, plus ce sera facile.
Le coût est-il abordable?
Oui. Aujourd‘hui, nous dépensons 16 milliards de francs suisses en énergies fossiles. L‘argent va à des pays comme l‘Arabie saoudite ou la Russie. La transformation de l‘économie vers une économie respectueuse du climat coûtera en effet de l‘argent. Mais la plus grande partie de la production de valeur restera en Suisse, créant des emplois ici.
Pour la Suisse, quelles sont les opportunités offertes par l‘initiative pour les glaciers?
La transformation technologique doit avoir lieu dans le monde entier. La Suisse peut y prendre part et profiter de la transformation comme d‘une opportunité – ou elle peut rester à l‘écart. Si la Suisse saisit sa chance, par exemple en développant des technologies respectueuses du climat, elle contribuera également à résoudre la crise climatique au-delà de ses frontières.
Cinq arguments en faveur de l’initiative des glaciers
Pour vous permettre de convaincre encore plus rapidement ;-)!
Pour une politique climatique ambitieuse
Le changement climatique menace la civilisation humaine telle que nous la connaissons – dans le monde entier et en Suisse, où la température augmente deux fois plus vite. Les journées de grandes chaleurs entraînent la mort, la disparition des glaciers perturbe le bilan hydrique, les périodes de sécheresse posent des problèmes à l’agriculture, aux animaux, les forêts protectrices sont fragilisées et sur le plateau central, l’épicéa commence à souffrir de la chaleur. Des millions de personnes dans le monde perdent leurs moyens de subsistance et sont forcées de migrer.
Pour éviter ce danger, l’ONU a adopté la Convention de Paris sur le climat en 2015. La Suisse l’a ratifiée avec plus de 180 Etats. L’Initiative pour les glaciers met en œuvre en Suisse, ce qui a été décidé à Paris.
Mettre fin à l’ère des énergies fossiles
La combustion du pétrole, du gaz naturel et du charbon réchauffe le climat. Elle doit cesser, car il n’existe aucun niveau d’émissions respectueux du climat.
Les énergies fossiles étaient pratiques et bon marché. Mais elles ont conduit à des concentrations de pouvoirs et à des guerres et maintiennent des régimes autoritaires au pouvoir dans des pays tels que l’Arabie saoudite, le Venezuela et la Russie. Aujourd’hui, nous disposons d’alternatives propres, décentralisées et renouvelables. Mettons fin à l’ère de l’énergie sale !
L’Initiative pour les glaciers fixe une date pour la sortie et crée ainsi une sécurité de planification pour les investisseurs.
Saisir l’opportunité au lieu de rester sur la touche
Pour résoudre la crise climatique, le système énergétique doit être reconfiguré à l’échelle mondiale. Cette conversion a commencé depuis longtemps. En tant que pays leader dans le domaine de la science et de la technologie, la Suisse a le choix: elle peut participer et profiter de la transformation en tant qu’opportunité. Ou ne rien faire et rater le train.
La Suisse dépense 16 milliards de francs par an en combustibles fossiles. En utilisant l’énergie domestique, nous maintenons la production de valeur et les emplois dans le pays!
Une contribution équitable de la Suisse
Au cours de l’été 2018, l’armée a envoyé des hélicoptères dans les Alpes pour abreuver le bétail. En tant que pays riche, nous pouvons (encore) nous permettre des exercices d’urgence aussi coûteux. Les pays pauvres, eux, ne le peuvent pas. Ceux qui ont le moins contribué au changement climatique sont les plus durement touchés par ses conséquences.
La riche Suisse avec ses universités est prédestinée à développer des solutions qui auront un impact mondial. Avec l’Initiative pour les glaciers, elle prouve qu’une économie respectueuse du climat est possible.
La politique climatique actuelle ne suffit pas
Si nous réduisons les émissions de gaz à effet de serre conformément à la loi sur le CO2, nous n’atteindrons pas le zéro net avant la fin du siècle – au lieu d’au plus tard en 2050 – la politique agricole ignore toujours presque totalement la protection du climat – alors que l’agriculture en particulier pourrait contribuer aux solutions.
Avec l’Initiative pour les glaciers, nous accordons à la crise climatique l’attention qu’elle requiert.